Déclaration du SNECA CFE-CGC à la séance plénière du Comité d’Entreprise de PCA du 16/11/2017

Bforbank est né en 2009.

A cette époque, ce sont 100M€ qui ont été investis pour la création de cette Banque en ligne, alors positionnée comme « la Banque spécialiste de l’épargne en ligne ». Que nous promettait-on ?
A travers un business plan qualifié de prudent, le retour sur investissement devait se faire en 8 ans, avec un résultat net positif dès la première année.

Que disait le SNECA ? Il était défavorable devant le peu de crédibilité du Business plan.

Que d’histoires ne nous a-t-on pas raconté au cours de ces 8 années pour demander de l’argent aux Caisses régionales.

De fait, en 2011, la Direction revenait devant les CE pour présenter une première augmentation de capital. Deux ans après avoir injecté 100M€, on demandait aux Caisses régionales 30 M€ supplémentaires.

Pourquoi ? Parce que le business plan était déséquilibré. Tiens donc, déséquilibré. Soit. Grâce à ces 30 millions, et toujours à partir d’hypothèses prudentes, on nous disait que l’équilibre serait atteint en 2014.

Qu’avait dit le SNECA à l’époque ? Il pointait « un manque de visibilité du business plan ».

Le SNECA une nouvelle fois votait contre cette augmentation de capital.

En 2014, l’équilibre était atteint pour la première (et unique fois)… grâce à une opération exceptionnelle de vente de titres… Et pourtant, Bforbank avait de nouveau besoin d’argent. 40 M€ pour lui permettre d’adopter un nouveau positionnement : « être la banque du service Premium à destination des clients autonomes et mobiles ». En 2014, malgré les 40 M€ demandés, les ambitions affichées 3 ans plus tôt étaient révisées fortement à la baisse, puisqu’elles passaient de 9 Mds d’objectifs en encours de collecte à 6,5 Mds. Les Dirigeants estimaient sans doute, comme le SNECA, que les objectifs présentés en 2011 étaient peu réalistes…

Le SNECA une fois de plus votait contre cette augmentation de capital.

Aujourd’hui, nous devons nous prononcer sur une augmentation de capital, non pas de 30, ni de 40, mais de 120 M€ !!! Où en est-on par rapport aux ambitions affichées ? A fin juin, il y a 180 000 clients chez Bforbank pour un objectif de 300 000 clients à fin 2018. Inatteignable. La preuve, grâce à ces 100M€ injectés, l’ambition est de conquérir…350 000 clients à fin 2021. Plus on met d’argent plus on recule les objectifs. Et l’objectif de collecte ? Il n’y en a plus… pas de chiffres affichés à juin 2017 ni même une ambition. Remarquez, de cette façon, les Dirigeants sont sûrs de ne plus se tromper.
Concernant le Business plan, l’équilibre serait trouvé en …2022. En 2009, on nous disait que l’équilibre serait trouvé en 2013, en 2011 en 2014, en 2014… l’équilibre était soit disant trouvé, et aujourd’hui on nous renvoie à 2022. 13 ans au mieux pour obtenir l’équilibre financier, contre 5 ans dans le business plan initial. De qui se moque-t-on ?

Pour y parvenir, nos experts en Marketing ont inventé un nouveau positionnement : le modèle BforBank/caisses régionales sera un modèle « augmenté ». On a eu beau chercher dans Le Mercator, ou même dans « le marketing pour les nuls », on a trouvé nulle trace de cette notion.

A travers ce concept pour le moins fumeux, on veut juste nous faire croire que des passerelles seront établies entre Bforbank et les Caisses régionales. On affiche même un super graphique que ne renierait pas un étudiant en master 1 marketing. En synthèse, les visiteurs de la plateforme BfoBank seront qualifiés et envoyés soit aux Caisses régionales si le client demande une offre « conseil », soit vers BforBank s’il s’agit d’une offre simple. Plus c’est gros, plus ça passe… Ou alors on nous prend vraiment pour ce que nous ne sommes pas.

Car on vous le rappelle, BforBank est depuis 2014 positionné « comme la banque du service Premium à destination des clients autonomes et mobiles »… Elle propose à ses clients une
offre épargne complète :
* Un compte chèque avec une carte gratuite,
* des livrets (dont livret A, LDD),
* un contrat d’assurance vie multi supports dont la performance du fonds € est supérieur à
celui des contrats HDG des Caisses régionales (2,17% contre 1,90% pour espace liberté),
avec des droits d’entrée à 0% et une offre de gestion sous mandat intégrée
* une offre de crédits habitat excellente avec un taux de 1,57% TAEG sur 15 ans

Comment dans ces conditions nous faire croire que les conseillers BforBank, qui ont des objectifs ambitieux, vont envoyer aux Caisses régionales des clients, pour la partie conseil ?
C’est vrai, Bforbank ne propose pas encore de PEL ni de LEP à ses clients… Il y a un créneau à ce niveau…

Le SNECA n’ose pas imaginer que la Caisse régionale prêterait ne serait-ce que 100 k€ à une entreprise qui se présenterait avec un dossier aussi mal ficelé. Comment imaginer dans ces conditions, que la Caisse régionale accepte de donner 1 893 270€ pour aider un concurrent à se renforcer. Car aujourd’hui, alors que les Caisses régionales essaient de se développer dans le nomadisme, dans le digital… BforBank est bien un concurrent au même titre que LCL par exemple.

D’ailleurs LCL appartient à 100% à CASA. Pourquoi Bforbank ne serait-elle pas une filiale 100% CASA ? Avec les 18 milliards versés l’an passé par les Caisses régionales, CASA a largement les moyens de racheter les 85% de BforBank détenus par les Caisses régionales quand dans le même temps, CASA par la voix de notre Directeur Général s’est dit intéressé par la mise en vente éventuelle de la Commerzbank, qui affiche une capitalisation boursière de + de 14 milliards.

Le SNECA dénonce donc cette fuite en avant des Dirigeants pour soutenir à bout de bras BforBank, alors que cette banque en ligne est clairement positionnée en concurrent des Caisses régionales. Le dossier présenté est absolument creux. Comment dans ces conditions, notre Direction pourrait-elle accepter de participer à cette augmentation de capital, alors que nous sommes depuis plusieurs années à la chasse au moindre euro d’économie ?

Le SNECA demande à la direction de refuser de participer à cette augmentation de capital.

Le SNECA demande également que la Caisse régionale se désengage de cette aventure avant qu’elle ne nous coûte trop chère.

La Caisse régionale PCA a déjà donné avec Kwixo, Moneo, Cario et d’autres…..